lundi 25 octobre 2010

hier encore

ma vingtaine de va-et-vient
ma vingtaine de valises
ma vingtaine à courir dehors
ma vingtaine à t'écrire des poèmes
que je ne t'ai jamais fait lire
ma vingtaine à chercher partout ailleurs
quelque chose comme
mon coeur
ma vingtaine toute seule
ma vingtaine perdue éperdue
ma vingtaine de steppe et de théâtre
de coulisses et d'hôtels
de papier de marées d'aube de gravelle
ma vingtaine d'eau vive
de forêts
d'Adriatique d'îles de pavés de palais
de nuits blanches de plages de présages
de lumière indicible
ma vingtaine de grands rêves

ma vingtaine de premières
de défaites
de courage
de recommencements
ma vingtaine de chemin

ma seule vingtaine
ma belle vingtaine

comme je t'ai aimée

dimanche 24 octobre 2010

Straciatella, prends-moi dans tes bras

En fin de tournée. Ou en voyage. Quand on a assez mangé au restaurant, quand on a envie d'un chez-soi, même fake, même bancal, même inventé. Quand on est dans sa petite chambre et qu'on a un peu froid. Quand on ne va pas se coucher maintenant mais qu'on ne va pas ressortir non plus. Quand on est triste un peu même, ça fonctionne aussi.
La panacée. La potion magique. La botte secrète contre le spleen, l'humidité, la nuit hâtive, les regrets, l'hésitation.
Une recette italienne qui guérit tout, en cinq ingrédients, bouillon de poulet, oeuf, parmesan, muscade, persil. Du poivre si on en a.
On a beau dire, j'avoue que je suis pas d'une grande utilité publique d'habitude, mais ça, ami lecteur, ça, c'est du conseil au voyageur.

jeudi 21 octobre 2010

je fais sonner les cloches

ici j'écris au lit
je me balade en moi
comme dans une ville que j'aime
et qui me rend
mélancolique un peu
grave fugace
pluvieuse

une affiche en hongrois
des Amours imaginaires
au coin d'un cinéma le premier soir

les cloches de la basilique
pour moi toute seule
dix minutes de bruit lancé vers le ciel
célébrant mes victoires les plus secrètes
mes amours les plus silencieuses

il fait froid
je dors tout habillée
je fais des listes de choses aimées
pour me réchauffer
je marche je marche
je ne sais que marcher
marcher et boire du thé

j'ai un rhume de circonstance
le soleil cuit les façades des grands hôtels
les fins de jour pastel
me serrent le coeur

je me demande si
j'aurai le coeur serré
toute ma vie

de beauté
de silence
de solitude
et le Danube
et l'Art nouveau
et les vieux du Café Gerbeaud

ce que j'ai à apprendre:
dis-moi

il pleut toujours quelque part en moi
et il y a toujours
une grande place où je cours
vers toi
baisers cloches éternité
vin doux et paprika
et Budapest
Budapest avec toi

un jour, Budapest avec toi